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ACADÉMIE DES SCIENCES.

travers laquelle ’on discerne un corps sphérique opaque ayant jusqu’à o mm, r de diamètre. Cette cellule est simplement posée dans la cuvette, à laquelle elle ne tient que très faiblement, car, lorsqu’on cherche à enlever le tout de la cavité correspondante, très fréquemment, elle se détache de son support et reste adhérente à la paroi qui la recouvrait. Si l’on fait une coupe intéressant à la fois la cellule superficielle et la masse jaune qui la supporte, on constate que le noyau est constitué par une substance finement granuleuse, homogène. Quant à la masse jaune entourée par une membrane assez épaisse, elle se montre entièrement remplie de sphérules réfringentes.

L’ensemble est donc constitué par l’ovule accompagné d’une masse considérable de vitellus qui sert vraisemblablement à alimenter les premiers phénomènes de développement. Il s’agit donc d’un phénomène d’incubation qui offre cette particularité, sans exemple jusqu’ici chez les Alcyonaires, que l’œuf est pourvu d’une masse énorme de réserve extérieure à lui, de vitellus nutritif comparable au jaune de l’œuf d’oiseau. Il serait intéressant, de suivre le mode de formation de cette réserve et aussi la marche du développement aux dépens de celle-ci. Mais les matériaux recueillis, qu’il fallait conserver aussi intacts que possible, et qui n’ont pas été préparés en vue d’études histologiques, ne m’ont pas permis d’aller plus loin.

Il est à remarquer que dans les régions élargies où se développent les cellules sexuelles femelles, les polypes ont la même armature de spicules que les polypes normaux, mais, au lieu de s’évaser vers le haut et d’avoir leurs écailles marginales saillantes, ils sont fermés à la partie supérieure en forme de dôme, les écailles marginales rabattues les unes sur les autres ; ils ont, en un mot, l’attitude des polypes incubateurs (1) Les faits mentionnés ci-dessus viennent s’ajouter à ceux du même ordre qui ont été signalés dans les groupes les plus divers d’animaux vivant dans l’Antarctique, particulièrement chez les Actinies, chez les Échinodermes et chez les Annélides polychètes. Si l’on remarque que ces phénomènes d’incubation sont surtout fréquents dans l’Antarctique, qu’on les retrouve chez d’autres animaux des mêmes groupes de l’Arctique, on est fort tenté de les rattachera des conditions de milieu et surtout de température, puisqu’ils sont presque entièrement localisés dans les eaux froides. Quoi qu’il en soit,

(’) Autant que j’ai pu en juger par l’examen approfondi des types délabrés de la Thouarella antarchca (Val.) rapportés par le capitaine Dupetil-Tbouars (Expédition de la Vénus 1 836- 1 83 9), un phénomène d’incubation analogue à celui de la Rhopalonella paraît se produire chez cette espèce qui, comme la Rhopalonella, appartient à la famille des Primnoidœ.