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SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 1913.

une parfie des assises du flanc Nord du pli, de sorte que ce sont des assises élevées et parfois très élevées du pli qui sont en contact avec les schistes de Saint-Lô. Le pli manifeste ainsi une tendance à prendre une disposition monoclinale, avec plongement des assises vers le Nord. De plus, les couches dans le flanc Nord sont plus redressées que dans le flanc Sud, souvent verticales ou même renversées (arkoses cambriennes au nord de Roucamps)

La déposition monoclinale apparaît avec netteté dans les autres éléments de la zone bocaine, massifs de La Forêt-Auvray et du Mesnil-Aubert, synclinal de Montmartin-sur-Mer, réduits à quelques assises de leur flanc Sud plongeant au Nord.

Elle se poursuit dans le détail. La région de Jurques en donne un exemple particulièrement net : les divers affleurements ordoviciens, à labase desquels se trouve la couche de minerai de fer exploitée à Jurques, sont des lambeaux monoçlinaux, à plongement Nord, dans lesquels le Grès de May ou les ampelites gothlandiennes sont limités au Nord par une faille

La forme de ces accidents du front Nord de la zone bocaine et de ceux qui limitent les lambeaux qui font partie de cette zone ne peut s’expliquer par de simples mouvements verticaux, tassements ayant produit des dénivellations suivant des plans de failles verticales ; il est nécessaire de faire intervenir des déplacements horizontaux.

L’ensemble de la zone a été en effet poussé du Sud au Nord, mais ses difïerentes régions ont inégalement obéi à la poussée. Du côté du Sud les bandes ont été tronçonnées par des failles transversales et présentent une série de décrochements ; dans l’intérieur du synclinal et sur son bord Nord les assises ont été découpées en tranches qui ont chevauché les unes sur les autres en s avançant vers le Nord.

Le peu de relief et l’état couvert du pays ne permettent pas d’observer d affleurements où les accidents qui limitent ces tranches soient visibles Cependant au nord de Saint-Martin-des-Besaces, à la limite nord du massit de Jurques, une tranchée de tramway a montré très nettement les schistes cambnens chevauchant les schistes de Saint-Lô, suivant une faille plongeant de 25° vers le Sud.

Les lignes de contact anormal, qui limitent vers le Nord les fragments de la zone bocaine et ses éléments monoçlinaux, doivent donc être interprétées comme la trace sur la surface topographique de surfaces de chevauchement quj s enfoncent au Sud et qu’il faut comparer aux thrust planes des Mighlandsd Écosse.

Cette notion de la structure de la zone bocaine peut avoir un intérêt prâ-