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SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 1913.

tude au lieu de 73^co^m : me dans là nature ; J’ai cherché, par l’adjonction de plaques de tôle dans toutes les positions possibles, à obtenir la position réelle de ce pôle ; il m’a été impossible de le ramener à moins de 30° de sa position véritable, et cela par l’adjonction de six épaisseurs de plaques de tôle sur une partie de la calotte australe recouverte de terres. Encore cefait avait-il pour résultat de donner à de faibles distances du pôle Sud des irrégularités inadmissibles dans l’inclinaison.

Il paraît donc impossible de représenter, ainsi avec quelque rigueur, les phénomènes du magnétisme terrestre. On pourrait espérer se rapprocher de ta réalité en désaxant le centre commun des bobines et en le plaçant sur la ligne des pôles magnétiques. Mais alors un calcul simple montre que la force magnétique devrait être environ deux fois et demie plus forte dans le nord de l’Afrique qu’en Océanie, ce qui est manifestement contraire à la réalité.

Dans le voisinage de l’Equateur néanmoins, les données de l’appareil concordent suffisamment avec les faits et montrent bien que l’irrégularité de la distribution du magnétisme terrestre est due, au moins partiellement, à l’effet magnétisant des. mers. Cet effet est confirmé par le fait qu’en doublant l’épaisseur de la plaque de tôle aux points de grande profondeur maritime, on améliore les résultats. C’est ainsi que la ligne de déclinaison zéro de l’Amérique du Sud a été ramenée de i° vers sa position réelle et que la partie Est de la petite aire ovale de déclinaison nulle de la Chine est revenue à sa position véritable dont elle s’écartait de 5° environ. La ligne d’inclinaison nulle a été modifiée de même à l’ouest de l’Amérique et à l’est de l’Asie ; dans le premier cas, elle se trouvait trop au Nord, et la profondeur de l’Océan, . sur les côtes du Chili, la ramène d«- i° vers le Sud ; dans le deuxième, elle était située trop au Sud et a été rapprochée de 2° vers sa position réelle.

Reste à voir quelle est la cause de cet effet Magnétisant des mers. Faut-il la chercher dans la masse même des océans, ou n’est-il pas préférable de penser, avec M. Berget, que l’épaisseur du noyau terrestre est différente au-dessous des mers et sous les continents ? Pour trancher cette difficulté, je me suis servi d’une petite boussole de déclinaison, spécialement construite à cet effet, et dont l’aimant, d’une longueur de 5 mm. pouvait être amené à une distance de 1’™ de la surface terrestre. Or, dans ces conditions, on observe, sur le magnétarium, une variation brusque de plusieurs dizaines de degrés dans la déclinaison, en passant du continent sur ies.mem Cet effet ne se produit pas quand, comme dans les expériences précédentes,