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SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 1913.

qui était auparavant. C’est donc un peu arbitrairement que nous avons décidé de commencer cette histoire à Platon, le premier physicien grec dont nous possédions des œuvres authentiques et étendues. Toutefois, Platon lui-même n’eût pas été pleinement compris si nous n’avions repris notre exposé de plus haut et si nous n’avions reproduit ce qu’on sait de V Astronomie pythagoricienne et, en particulier, du système de Philololalis.

Le Timée, la République, les Lois, PÉpinomide permettent de reconstituer, en grande partie, la Cosmologie de Platon et de ses disciples immédiats. Les enseignements de Platon, échos probables des dogmes pythagoriciens, ont fourni le principe de Y Astronomie des sphères homocentriques, développée par Eudoxe et par Calippe, et sur laquelle s’est exercée avec tant de fruit la sagacité de Paul Tannery et de Giovanni Schiaparelli.

Aristote a enchâssé la théorie des sphères homocentriques dans son système de Physique. Nous nous sommes attaché à mettre en évidence la puissante structure logique de cetle Physique d’Arislote qui devait exercer un si durable empire.

Mais la pensée hellénique ne s’est pas arrêtée après avoir produit le système d’Aristote. Nous avons retracé, d’abord, ce que les divers représentants du Stoïcisme et du Néo-platonisme avaient enseigné touchant/* temps, le lieu et le vide. Parmi les problèmes qu’ils ont agités,’il en est plusieurs qui préoccupent encore aujourd’hui mécaniciens et philosophes, et nombre de solutions proposées de nos jours se rapprochent fort de celles que l’Antiquité avait déjà aperçues.

La Dynamique des Hellènes après Aristote nous montre, aux prises, deux partis. D’un côté, les Péripatéticiens intransigeants continuent de regarder le mouvement dans un espace vide comme une absurdité et d’admettre que l’air ébranlé permet seul à la flèche de se mouvoir après qu’elle a quitté la corde de l’arc. D’un autre côté, Jean Phiiopon, pour justifier la possibilité du mouvement dans le vide, est conduit à préciser la distinction du poidsforce et du poids-masse ; il enseigne que le mouvement du projectile est maintenu par une énergie cinétique (c’est le terme dont il fait usage) qu’y a mise l’instrument balistique.

L’astronomie des sphères homocentriques était impropre à sauver les phénomènes constatés par les observateurs. À cette astronomie, se substituent diverses astronomies héliocentriques. Les unes, tel le système d’Héraclide du Pont, tout en laissant la Terre immobile au centre du mouvement du Soleil, font tourner, autour du Soleil, Mercure, Vénus et, peut-être, les autres planètes ; elles ébauchent le système de Tycho Brahé. Les autres,