Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Pourtant j’essaie de vivre sans vous voir. Mais vous oublier un instant, je n’en suis pas plus maître que d’empêcher mon cœur de battre ou mon sang de circuler. Ah ! si je pouvais vous dire l’excès de ma misère. Tout me fait mal, tout m’est insupportable. Angéline, voici l’instant du départ. Je m’en vais mettre l’océan entre nous. Que Dieu ait pitié de moi ! et qu’il vous garde et vous bénisse, ma fiancée chère et sacrée, mon immortelle bien-aimée.

Embrassez votre père pour moi. Ô ma vie ! ô ma beauté ! je donnerais mon sang pour savoir que vous me pleurez.

Maurice.

(Angéline de Montbrun à Maurice Darville)


Après votre départ, je fus obligée de me tenir renfermée, et je vous laisse à deviner pourquoi. Si vous saviez comme c’est triste de ne plus vous voir nulle part, de ne plus entendre jamais votre belle voix. Je renonce