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flamme, et n’y laissez rien qui soit du domaine de la mort.


15 septembre.

Marc est mort hier. La veille il semblait mieux. Nous avons eu un assez long entretien ensemble. Il me rappelait mon enfance, mon beau poney dont il était aussi fier que moi.

Son vieux cœur de cocher se ranimait à ces souvenirs. Nous étions presque gais, — du moins j’essayais de le paraître, — mais quand je lui ai parlé de son rétablissement, il m’a arrêtée avec un triste sourire, et m’a demandé naïvement : « Avez-vous quelque chose à lui faire dire ? »

Cette parole m’a fait pleurer, et j’ai répondu avec élan : « Dites-lui que je l’aime plus qu’autrefois. Dites-lui qu’il ait pitié de sa pauvre fille ! »

Il serra mes mains entre ses mains calleuses, et reprit avec calme : « Ma chère petite maîtresse, je sais que la terre vous paraît aussi vide qu’une coquille d’œuf, je sais que la vie vous semble bien dure. Mais