Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/264

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c’est gris ! comme c’est terne ! comme c’est triste ! Il me semble voir cet ennui qui fait le fond de la vie, ou plutôt il me semble voir une vie d’où l’amour s’est retiré.

Toujours cette pensée !

Que Dieu me pardonne cette folie qui croit tout perdu quand Lui me reste.

Je voudrais oublier les semblants d’amour je voudrais oublier les semblants de bonheur, et n’y penser pas plus que la plupart des hommes ne pensent au ciel et à l’amour infini qui les attend. Mais, ô misère ! Je ne puis.

Et pourtant, Seigneur Jésus, je crois à votre amour adorablement inexprimable. Je crois aux preuves sanglantes que vous m’en avez données ; je sais que votre grâce donne la force de tous les sacrifices qu’elle demande, et au fond de mon cœur… Est-ce le poids de la croix pleinement acceptée qui m’a laissé cette délicieuse meurtrissure ?

Je crois aux joies du sacrifice, je crois aux joies de la douleur.