a nuit dernière, j’ai rêvé que je voyais mon cercueil. Cela m’a laissée fort calme dans mon rêve ; mais à mon réveil j’en ai frémi toute. Et j’ai toujours devant les yeux ce cercueil – le mien ! – J’en ai froid jusque dans les moëlles. C’est comme si je n’avais jamais su qu’il faudra mourir.
Que les autres meurent, on y est fait. Mais soi-même ? D’ordinaire n’est-ce pas un peu comme si on ne le croyait point ?
e jour qui sera le dernier pour moi sur la terre, quand viendra-t-il ? Je l’ignore profondément. Mais si éloigné qu’il puisse être, je sais qu’infailliblement ce jour viendra.
Oui, un jour, je regarderai la terre pour la dernière fois. Sera-t-elle couverte de neige, parée de verdure et de fleurs ? Aura-t-elle comme aujourd’hui la beauté finissante de l’automne ?