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Page:Conan - L'obscure souffrance (suivi de Aux Canadiennes), 1919.djvu/67

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L'OBSCURE SOUFFRANCE

— « Je vous plains, mais dans la décision à prendre, ce qu’il faut voir avant tout, ce qui importe vraiment, c’est le bien éternel de votre âme. »

Je lui dis, me remettant à pleurer : « Il importe bien aussi d’avoir la paix. Ayez pitié de ma faiblesse. Mon endurance est épuisée. J’en ai assez, j’en ai assez. Il y a trop longtemps que je me sacrifie. »

— « Mon enfant, reprit-il avec autorité, vous n’avez pas reçu le baptême pour mener une douce vie naturelle. Parfois, c’est en demandant les plus amers sacrifices que le confesseur prouve la tendresse de sa charité. Non, je ne puis approuver que vous rejetiez la croix que Notre Seigneur vous a choisie, vous a imposée, à laquelle votre sanctification est attachée. Au confesseur, Dieu donne des grâces de lumière. Le renoncement est votre chemin. En vous en détournant, j’entraverais en vous l’œuvre divine, je manquerais à Celui qui a été crucifié pour nous et qui nous jugera tous deux. C’est sa volonté qu’il y ait des martyrs dans la vie domestique. Je vous dis donc : N’abandonnez jamais votre père ! Si faible, si cou-