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M. Vagemmes

Je ne vous raille pas, madame. Mais je voudrais mettre le plus éloquent de nos ministres à développer cette pensée : l’amour de la patrie a ses fatigues et ses abattements comme les autres amours de ce monde.

Nous aurions un chef-d’œuvre de mélancolie et de sentiment !

Melle du Vair

Une feuille d’automne.

Mme Dermant

Riez aussi amèrement qu’il vous plaira. Il en est pour qui le patriotisme n’est qu’un mot, je le sais parfaitement. Mais chez vous c’est un sentiment : et ma réflexion était juste. Vous êtes comme les femmes, vous tenez trop à l’amour qui se sent.

M. Vagemmes

Pardon. Je tiens surtout à l’amour qui se prouve. Où sont-ils ceux qui aiment la patrie comme on doit l’aimer, c’est-à-dire par les œuvres et en vérité ?