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Page:Conan - Silhouettes canadiennes, 1917.djvu/102

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silhouettes canadiennes

« Il excitera souvent ceux qui vont au travail de se tenir sur leurs gardes, surtout aura l’œil que les armes soient bien chargées…

« La palissade et les deux redoutes achevées, il divisera le bourg en trois escouades, ou quatre, s’il y a assez d’hommes, dont une entrera tous les soirs en garde dans la redoute qui regarde les champs. Dans un corps de garde, il y aura toujours une personne qui veillera, et celui qui devrait être en sentinelle fera ronde tout autour du dedans de la palissade, et aura l’oreille souvent au guet pour ne se point laisser surprendre du dehors par l’ennemi, ni du feu qui se peut mettre par accident en quelque maison.

« Il fera son possible pour presser la construction de la palissade et fera mémoire des journées qui seront données, par qui, à quoi et combien.

« S’il arrivait quelques réfractaires au commandement ou qui manquassent aux gardes, il les condamnera à l’amende telle qu’il jugera à propos ; ou s’il arrivait quelque refus d’obéir, il en fera son rapport au gouverneur pour en faire châtiment.

« Fait et expédié au fort des Trois-Rivières, ce 6 juin, mil six cent cinquante et un.

(Signé) D’Ailleboust.

Se fortifier demandait du temps. Mais le péril continuel où l’on était aux Trois-Rivières n’empêcha point Pierre Boucher de se remarier.