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silhouettes canadiennes

homme d’honneur, et que rien ne paraisse en vous que d’honnête homme. Vivez en paix avec vos frères et vos sœurs. Vous êtes l’aîné, agissez en père de famille et que l’intérêt ne vous fasse jamais rompre avec eux. Souvenez-vous que Dieu a soin de ses serviteurs, mais surtout des pacifiques et miséricordieux. Je vous donne ma bénédiction et à tous vos enfants que j’aime tendrement comme aussi votre femme pour qui j’ai bien de la considération, et que je n’oublierai pas devant Dieu.


« Dites à votre Sœur de Varennes que je lui dis adieu et à tous ses Enfans que j’aime et que j’ai toujours aimés. Je leur donne et à elle ma bénédiction, je les exhorte tous à vivre dans la crainte de Dieu et de s’entre aimer les uns les autres comme Dieu et la bienséance le demandent.


« Vous direz à votre frère de Grandpré que je lui dis adieu à sa femme et à ses enfans ; que je leur donne ma bénédiction, qu’ils prient Dieu pour moy et qu’ils ne s’affligent pas de notre séparation qui ne sera que pour un tems. La vie est courte. Je le conjure de travailler de tout son possible et d’employer son esprit et son crédit à maintenir la paix et l’union dans la famille. Je le prie de continuer à vivre dans la crainte de Dieu et en homme d’honneur, comme il a fait jusqu’à présent.


« Adieu mon fils de Grosbois. Vous sçavez comme je vous ai aimé, n’en soyez pas ingrat, mais priez Dieu pour moi, en reconnaissance. Ne vous affligez pas de ce que je vous quitte ; Dieu le veut et il est tems de partir. Je ne suis plus utile à personne en ce monde. J’y suis à charge aux autres et à moy-même. Je vous donne ma bénédiction à votre femme et à tous vos enfants, à qui je dis aussi adieu. Vivez tous