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ses désirs de paraître, ses fautes de vanité. Elle n’en avait pas de plus graves et, toute sa vie, elle ne cessa de les déplorer.

L’énergie qu’elle mit au travail de sa perfection ne devait pas faiblir. « Son attrait dominant, ou plutôt l’occupation habituelle de son esprit et de son cœur, était de s’unir aux dispositions très saintes dont la Vierge avait animé toutes ses actions, lorsqu’elle était sur la terre : pratique sanctifiante à laquelle elle fut constamment fidèle et qu’elle laissa aux vierges chrétiennes, dont elle devint plus tard l’institutrice et la mère, comme la base et le fondement de toute la perfection de leur institut »[1].

Dès lors, se révélait l’admirable générosité dont Marguerite devait donner tant de preuves. Sa jeune âme ardente avait la soif du sacrifice, l’austère passion du renoncement entier. Dans les dépouillements elle ne voyait que les degrés par où l’on s’élance vers Dieu.

Sur le conseil de son confesseur, Marguerite fit des démarches pour entrer au Carmel, mais sa demande fut rejetée, et elle ne fut pas mieux accueillie chez les Clarisses.

Ces humiliations ne firent qu’enflammer sa ferveur, et loin de se reprendre au monde en se voyant repoussée du cloître, elle s’attacha irrévocablement à Dieu par les vœux de chasteté et de pauvreté.

• • •

Marguerite avait alors vingt-trois ans et était présidente d’une congrégation de jeunes filles qui avait pour directrice la supérieure des religieuses de Notre-Dame, Sœur Louise de Sainte-Marie, propre sœur de Maisonneuve.

  1. M. Faillon.