Page:Condillac - Essai sur l’origine des connaissances humaines, Mortier, 1746, tome 1.djvu/249

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ont été particulières ; c’étoient certaines sensations de lumière, de couleur, &c. Ou certaines opérations de l’ame. Or toutes ces idées présentent une vraie réalité, puisqu’elles ne sont proprement que notre être différemment modifié. Car nous ne sçaurions rien appercevoir en nous, que nous ne le regardions comme à nous, comme appartenant à notre être, ou comme étant notre être de telle ou telle façon : c’est-à-dire, sentant, voyant, &c. Telles sont toutes nos idées dans leur origine.

Notre esprit étant trop borné pour réfléchir en même temps sur toutes les modifications qui peuvent lui appartenir, il est obligé de les distinguer, afin de les prendre les unes après les autres. Ce qui sert de fondement à cette distinction, c’est que ses modifications changent, & se succèdent continuellement dans son être, qui lui paroît un certain fonds qui demeure toujours le même.

Il est certain que ces modifications distinguées de la sorte de l’être