& que nous les rapportons à tel corps ; il n’y a rien là qui ne soit vrai, clair & distinct. Voilà où toutes les vérités ont leur source. Si l’erreur survient, ce n’est qu’autant que nous jugeons que telle grandeur & telle figure appartiennent en effet à tel corps. Si, par exemple, je vois de loin un bâtiment quarré, il me paroîtra rond. Y a-t-il donc de l’obscurité & de la confusion dans l’idée de rondeur, ou dans le rapport que j’en fais ? Non : mais je juge ce bâtiment rond ; voilà l’erreur.
Quand je dis donc que toutes nos connoissances viennent des sens, il ne faut pas oublier que ce n’est qu’autant qu’on les tire de ces idées claires & distinctes qu’ils renferment. Pour les jugemens qui les accompagnent, ils ne peuvent nous être utiles qu’après qu’une expérience bien réfléchie en a corrigé les défauts.
§. 12. ce que nous avons dit de l’étendue & des figures s’applique parfaitement bien aux autres idées de sensations, & peut résoudre la