question des cartésiens : sçavoir, si les couleurs, les odeurs, &c. Sont dans les objets.
Il n’est pas douteux qu’il ne faille admettre dans les corps des qualités qui occasionnent les impressions qu’ils font sur nos sens. La difficulté qu’on prétend faire est de sçavoir si ces qualités sont semblables à ce que nous éprouvons. Sans doute que ce qui nous embarrasse, c’est qu’appercevant en nous l’idée de l’étendue, & ne voyant aucun inconvénient à supposer dans les corps quelque chose de semblable, on s’imagine qu’il s’y trouve aussi quelque chose qui ressemble aux perceptions de couleurs, d’odeurs, &c. C’est là un jugement précipité, qui n’est fondé que sur cette comparaison, & dont on n’a, en effet, aucune idée.
La notion de l’étendue, dépouillée de toutes ses difficultés & prise par le côté le plus clair, n’est que l’idée de plusieurs êtres qui nous paroissent les uns hors des autres[1]. C’est pourquoi,
- ↑ Et unis, disent les léibnitiens. Mais cela est inutile, quand il s’agit de l’étendue