Page:Condillac - Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.djvu/27

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Or, puisque la valeur des choses est fondée sur le besoin, il est naturel qu’un besoin plus senti donne aux choses une plus grande valeur : et qu’un besoin moins senti leur en donne une moindre. La valeur des choses croît donc dans la rareté, et diminue dans l’abondance.

Elle peut même, dans l’abondance, diminuer au point de devenir nulle. Un surabondant, par exemple, sera sans valeur, toutes les fois qu’on n’en pourra faire aucun usage, puisqu’alors il sera tout-à-fait inutile.

Tel seroit un surabondant en blé, si on le considéroit par rapport à l’année dans laquelle il ne fait pas partie de la quantité nécessaire à la consommation. Mais si on le considère par rapport aux années suivantes, où la récolte pourroit ne pas suffire, il aura une valeur, parce qu’on juge qu’il pourra faire partie de la quantité nécessaire au besoin qu’on en aura.