Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/110

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avoir à ce ſujet des idées relatives. Il ne ſavoit donc point encore démêler les limites des objets, & la ſurface, qui le touchoit, devoit, comme à la Statue, lui paroître immenſe. Auſſi nous aſſure-t-on qu’il fut quelque tems, avant de concevoir qu’il y eût quelque choſe au-delà de ce qu’il voyoit.

Il ne les diſcerne ni à la forme, ni à la grandeur. Il appercevoit tous les objets pêle-mêle & dans la plus grande confuſion, & il ne les diſtinguoit point, quelque différentes qu’en fuſſent la forme & la grandeur. C’eſt qu’il n’avoit point encore appris à ſaiſir à la vue aucun enſemble ; c’eſt que les yeux