Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/147

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tout-à-fait inconnus. Elle ne deſire donc aucune eſpece de nourriture, elle deſire ſeulement de ſortir d’un état qui lui déplaît. Dans cette vue, elle ſe livre à toutes les Senſations agréables dont elle a connoiſſance. C’eſt le ſeul remede dont elle puiſſe faire uſage, il la diſtrait quelque peu de ſa peine. Elle fait ſaiſir indifféremment tout ce qui ſe préſente. Cependant l’inquiétude redouble, ſe répand dans toutes les parties de ſon corps, & paſſe d’une maniere plus particuliere ſur ſes levres, dans ſa bouche. Alors elle porte la dent ſur tout ce qui s’offre à elle, mord les pierres, la terre, broute l’herbe, & ſon