Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/148

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premier choix eſt de ſe nourrir des choſes qui réſiſtent moins à ſes efforts. Contente d’une nourriture qui l’a ſoulagée, elle ne ſonge pas à en chercher de meilleure. Elle ne connoît encore d’autre plaiſir à manger, que celui de diſſiper ſa faim.

La Statue découvre des nourritures qui lui ſont propres. Mais trouvant une autre fois des fruits, dont les couleurs & les parfums charment ſes ſens ; elle y porte la main. L’inquiétude qu’elle reſſent, toutes les fois que la faim ſe renouvelle, lui fait naturellement ſaiſir tous les objets qui peuvent lui plaire. Ce fruit lui reſte dans les doigts : elle le fixe, elle le ſent avec une