Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/181

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qui vient conſtamment à ſa ſuite.

Dès-lors, elle n’éprouvera plus de pareils deſirs, que l’imagination ne lui retrace auſſi-tôt tous les maux qu’elle a ſoufferts. Cette vue lui fait craindre juſqu’aux objets qui lui plaiſent davantage ; & elle eſt entre deux inquiétudes qui ſe combattent. Si l’idée des peines ſe réveille avec peu de vivacité, la crainte ſera foible, & ne fera que peu de réſiſtance. Si elle eſt vive, la crainte ſera forte, & tiendra plus long-tems en ſuſpens. Enfin cette idée pourra être à un point, où éteignant tout-à-fait le deſir, elle inſpirera du dégoût