Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/208

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préjugé l’entraîne. Alors elle ne ſe borne plus à deſirer la jouiſſance des plaiſirs, que les objets peuvent lui procurer ; & l’éloignement des peines, dont ils la menacent : elle ſouhaite qu’ils ayent intention de la combler de biens, & de détourner de deſſus ſa tête toute ſorte de maux : elle ſouhaite en un mot qu’ils lui ſoient favorables, & ce deſir eſt une ſorte de priere.

Elle s’adreſſe en quelque ſorte au ſoleil ; & parce qu’elle juge que s’il l’éclaire & l’échauffe, il a deſſein de l’éclairer & de l’échauffer, elle le prie de l’éclairer & de l’échauffer encore. Elle s’adreſſe aux arbres, & elle leur demande des fruits, ne doutant