Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/231

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qu’un corps eſt triangulaire, elle porte un jugement qui peut devenir faux ; car ce corps peut changer de figure. Mais lorſqu’elle remarque qu’un triangle a trois côtés, ſon jugement eſt vrai, & le ſera toujours ; puiſque trois côtés déterminent l’idée du triangle. Elle apperçoit donc des vérités qui changent, ou qui peuvent changer toutes les fois qu’elle veut juger de ce que les choſes ſont en elles-mêmes ; elle apperçoit au contraire des vérités qui ne changent point, toutes les fois qu’elle ſe borne à juger des idées diſtinctes & abſtraites, qu’elle a des grandeurs.