Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/247

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

encore, lorſque je les éprouve enſemble ; & mon exiſtence me paroît ſe multiplier dans un même moment. Cependant je porte les mains ſur moi-même, je les porte ſur ce qui m’environne. Auſſi-tôt une nouvelle Senſation ſemble donner du corps à toutes mes manieres d’être. Tout prend de la ſolidité ſous mes mains. étonnée de ce nouveau ſentiment, je le ſuis encore plus de ne me pas retrouver dans tout ce que je touche. Je me cherche où je ne ſuis pas : il me ſemble que j’avois ſeule le droit d’exiſter ; & que tout ce que je rencontre, ſe formant