Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/251

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ne leur appartiennent pas.

Quoi de plus ſimple que la maniere dont j’ai appris à me ſervir de mes ſens !

J’ouvre les yeux à la lumiere, & je ne vois d’abord qu’un nuage confus. Je touche, j’avance, je touche encore : un chaos ſe débrouille inſenſiblement à mes regards. Le tact décompoſe en quelque ſorte la lumiere ; il ſépare les couleurs, les diſtribue ſur les objets, démêle un eſpace éclairé, & dans cet eſpace des grandeurs & des figures, conduit mes yeux juſqu’à une certaine diſtance, leur ouvre le chemin par où ils doivent ſe porter au