Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/85

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Elle le croit d’abord aſſez petit & aſſez près, parce qu’aucun objet intermédiaire ne lui en fait voir la diſtance, & qu’aucune circonſtance ne lui apprend ce que ce peut être. Mais dès que le mouvement le lui fait reconnoître, elle le voit à peu près de la grandeur qu’elle ſait appartenir à cet animal ; & elle le voit loin d’elle, parce qu’elle juge que l’éloignement eſt la ſeule cauſe qui ait pu le rendre ſi confus à ſes yeux. Cas où ils ne jugent plus des grandeurs ni des diſtances. Avec ces ſecours, elle diſcerne donc aſſez bien à l’œil les diſtances : mais elle n’y réuſſit plus, auſſi-tôt qu’ils viennent à lui manquer ; & ſa vue eſt borné