Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/88

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elle ne juge pas un objet abſolument grand, ni abſolument petit ; mais elle en juge par rapport à des grandeurs, qui lui étant plus familieres, ſont à ſon égard la meſure de toutes les autres. Elle voit grand, par exemple, tout ce qui eſt au-deſſus de ſa hauteur, & petit tout ce qui eſt au-deſſous. Ces comparaiſons ſe font enſuite ſi rapidement, qu’elle ne les remarque plus ; & dès-lors la grandeur & la petiteſſe deviennent pour elle des idées abſolues. Une pyramide de vingt pieds, qu’elle aura trouvée abſolument grande à côté d’une de dix, elle la jugera abſolument petite à côté