Page:Condillac - Traité des sensations, 1754, tome II.djvu/96

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la vue s’enrichit aux dépens du toucher, parce que n’agiſſant qu’avec lui, ou qu’en conſéquence des leçons qu’elle en a reçues, ſes Senſations ſe mêlent avec les idées, qu’elle lui doit. Le tact au contraire agit ſouvent ſeul, & ne nous permet pas d’imaginer que les Senſations de lumiere & de couleur lui appartiennent. Mais ſi la Statue ne voyoit jamais que les corps qu’elle toucheroit, & ne touchoit jamais que ceux qu’elle verroit, il lui ſeroit impoſſible de diſcerner les Senſations de la vue de celles du toucher. Elle ne ſoupçonneroit ſeulement pas qu’elle eût des