Aller au contenu

Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/145

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
CXXXI
DE CONDORCET.


pas à l’intérieur qu’à travers d’incroyables difficultés, on créait, on improvisait, par des méthodes entièrement nouvelles, les armes, les munitions indispensables ; n’était-ce pas à l’intérieur que se préparaient les plans de campagne ; que le télégraphe naissait à point nommé, pour donner aux ordres venant de la capitale un ensemble, une rapidité inespérés ; n’était-ce pas de l’intérieur que partait jusqu’à ce projet, réalisé à Fleurus, de faire servir les aérostats à nos triomphes ; n’était-ce pas à l’intérieur, enfin, que jaillissait la pensée de tant de brillantes institutions, gloire du pays et base de notre administration ; créations immortelles dont tous les gouvernements se sont crus obligés de copier les noms, quand, faute d’éléments, il leur a été impossible de reproduire les institutions elles-mêmes ?

Je déplore, je maudis autant que personne au monde, les actes sanguinaires qui souillèrent les années 1793 et 1794 ; mais je ne saurais me résoudre à n’envisager notre glorieuse révolution que sous ce douloureux aspect. Je trouve, au contraire, beaucoup à admirer, même au milieu des scènes les plus cruelles qui en ont