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CORRESPONDANCE



20. A TURGOT.


Ribemont, ce mercredi 11 décembre 1771.


Monsieur, je n’ai point encore deviné votre secret, mais j’ai In avec plaisir une traduction harmonieuse bien sentie d’un des ouvrages les plus touchants de l’antiquité [1]. Vous êtes bien bon de me promettre des nouvelles. Je désire qu’il n’y en ait point. Avec l’esprit qui nous conduit, les changements doivent faire plus de mal que de bien. On m’a parlé d’un nouveau roman de madame Riccoboni, et des sottises de l’abbé Voisenon. J’ai demandé le roman, et même les sottises si elles sont courtes. Vous voyez, Monsieur, que je suis votre conseil à la lettre, et que j’emploie pour me distraire toute sorte de moyens. Personne ne m’a rien dit ni de Pierre le Cruel [2], ni du Bourru Bienfaisant [3], ni de l’élection de l’Académie. J’espère toujours qu’elle n’aura point donné Du Belloy pour confrère à Voltaire, et fait aux vers de Bayard le même honneur qu’à ceux d’Alzire. Adieu, Monsieur, vous connaissez ma tendre amitié.

    dre inutile. » Les lourdauds de Hollandais imprimèrent à vous rendre utile. Cela leur paraissait bien plus juste.

  1. La traduction des églogues de Virgile en vers métriques, par Turgot.
  2. Tragédie par Du Belloy.
  3. Comédie de Monvel.