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ENTRE TURGOT ET CONDORCET.


sini a pardonné. Ce Lalande est insupportable ; qu’il dise ce qu’il voudra de Cassini, mais qu’il laisse Voltaire en repos : lui et La Condamine lui ont écrit des injures au sujet des comètes, et ils ont trouvé le secret de ne savoir trop ce qu’ils disent.

L’abbé Morellet vous prie de lui rapporter le livre de l’abbé Galiani sur les monnaies.

Je compte aller passer un jour à la Roche-Guyon avec l’ambassadeur de Naples ; je vous l’ai peut-être déjà mandé.

Adieu, Monsieur. — À propos, M. Necker a enfin été prendre sa médaille à l’Académie. Tout est bien ensemble : style, opinions et conduite, tout est également gauche et entortillé ; mais je ne dis mot ; entendez-vous ?


35. A TURGOT.


A Limoges, le 23 novembre 1773.


Le temps a tout l’air. Monsieur, depuis quelques semaines, de s’arranger pour mettre MM. les astronomes dans l’impossibilité de vider leurs querelles sur l’anneau de Saturne. Nous n’avons pas vu ici une étoile qui ait montré le bout de son nez [1]. Ce M. de Lalande me parait un peu bargneux ; car il vient de mettre dans Fréron [2] une lettre qu’il a faite ou fait faire contre Voltaire, dont il a cru que les plaisan-

  1. Le Sicilien, de Molière, sc. Ire.
  2. Dans l'Année littéraire, de Fréron.