trouvé en général assez de morceaux de chant ; et
tant de récitatifs, parlés ou obligés, ou d’airs qui
se rapprochent beaucoup du récitatif, m’ont laissé
désirer quelque chose. C’est peut-être la faute du
poète, qui n’a point donné au musicien des paroles
bien coupées, liées à l’action et propres au chant.
Peut-être aussi le musicien a-t-il sur ce !a un faux
système. Je trouve, comme l’abbé Arnaud, que les
chœurs gagnent plus à être en action qu’ils ne perdent à être moins, compliqués que ceux de Rameau.
L’ouverture m’a plu comme chant
[1], mais je n’y ai rien vu de tout ce que l’enthousiasme de l’abbé Arnaud lui a fait voir. J’ai été très-flatté, dans mon ignorance, devoir que mon impression était assez conforme au jugement de l’ambassadeur de Naples
[2].
Le pauvre ambassadeur nous quitte sans rémission à
la fin de la semaine.
Il n’y a d’ailleurs aucune nouvelle ; les politiques prétendent que les cobrigands de la Pologne [3] vont se diviser, et que M. de Lascy fait sa cour à madame, et même à M. Dubarry, pour tâcher de nous entraîner dans cette querelle. Pour moi, j’espère beaucoup de notre sagesse et un peu de notre impuissance. Adieu, Monsieur ; je voulais vous parler de vos affaires et de physicpie, mais je n’ai que le temps de vous embrasser avec la plus véritable amitié. Mademoiselle de l’Espinasse a souffert depuis