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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/442

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CORRESPONDANCE


sailles ; mais elle n’a pu que remettre à M. de Beauveau le mémoire que nous avons fait pour une pension [1]. M. de Maurepas en donnera un de son côté. Mais vous jugez bien que dans ce moment-ci tout est en l’air.

Le roi de Prusse a fait une chute, et on le dit dans un véritable danger. Dieu veuille que les changements qui peuvent résulter des événements ne nous amènent pas la guerre.

J’écrirai demain à M. de Rhodez. Je vous embrasse. L’ambassadeur de Naples [2] a, comme de raison, retardé son départ.



49. A TURGOT.


Ce samedi, fin de mai 1774.


Monsieur, quoi ! vous aussi vous êtes la dupe de frère Félix [3] ! Vous consentez à boire de ce tonneau jusqu’à la lie ! Vous ne savez pas qu’il n’en sortira jamais que du sang et de la boue ? Nous ne sommes pas si désespérés que vous pouvez le croire. Est-ce que frère Grisel et frère Billard [4] sont morts ? C’est dommage que frère Fréron se soit adonné à l’ivrognerie, au lieu de se donner entière-

  1. Pour M. Suard.
  2. Le marquis de Caraccioli.
  3. Louis-Nicolas-Victor de Félix, comte du Muy, maréchal de France et ministre de la guerre en 1774, dans le même ministère dont Turgot fit partie, sous Maurepas. Le maréchal du Muy mourut le 10 octobre 1775.
  4. Voyez la note sur la lettre n°12 de juin 1771, p. 185.