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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/468

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CORRESPONDANCE


tes pour transmettre leurs exploits à la postérité. Adieu, je vous embrasse de tout mon cœur.



66. A TURGOT.


Ce 20 octobre 1776.


J’attendais pour vous écrire le départ de M. d’Anlezi, mais il l’a retardé jusqu’à lundi. Je suis au milieu de mon déménagement, et obligé de m’en occuper. Je n’ai pu encore me procurer ces vers à la femme de l'Enveloppe des pensées [1]. On ne les montre pas.

Madame Geoffrin a fait demander il y a deux jours le laquais de madame Suard, le matin, avant que sa fille fût levée [2]. Elle lui a dit que son état l’empêchait de voir ses amis, mais qu’elle les aimait toujours, qu’elle voulait savoir de leurs nouvelles. Elle est entrée dans beaucoup de détails sur de petits présents qu’elle voulait leur faire. Le laquais l’a trouvée fort défigurée et fort affaiblie ; il a pleuré beaucoup, et elle aussi. Il parait qu’elle sent la tyrannie de sa fille, et qu’elle n’a pas la force de s’en délivrer.

Le roi de Prusse a encore écrit à M. D’Alembert une lettre très-tendre [3], que vous verrez dans le

  1. A Mme Necker. Voyez p. 132, note 2.
  2. Mme de la Ferté-Imbault, qui, par dévotion, chassait les anciens amis de sa mère. Voyez dans la correspondance de Voltaire, t. LXX, deux lettres de D’Alembert à ce sujet : l’une p. 137, l’autre p. 172. Voyez aussi la lettre suivante de Turgot.
  3. Relativement à la mort de mademoiselle de l’Espinasse,