connaître et à déterminer. Aussi, dans tous les problèmes économiques où il s’agit de quantité, devons-nous nous estimer très-heureux quand nous savons que l’une augmente et l’autre diminue dans un cas ou dans un autre ; que l’une est positive et l’autre négative, grande ou petite, et ne pas chercher à en avoir la mesure. Je dis les problèmes économiques, et non les faits ; car, par exemple, on peut savoir combien un pays contient d’hommes un tel jour ; on peut prouver que si on y détruisait le célibat monastique, la population y augmenterait ; mais on ne peut calculer quelle serait la mesure de cette augmentation.
J’ai été bien sensible, Monsieur, à l’estime que vous avez daigné faire de mes opinions et de mes raisonnements. Je tâcherai de la mériter toujours. Mais, du moins, je suis sûr de l’intention que j’ai en discutant avec vous ces matières importantes. Je ne considère que la chose en elle-même, et, sans être embarrassé de mon ignorance, j’ose quelquefois combattre vos opinions, parce que je compte sur votre indulgence et votre amour pour la vérité. Adieu, Monsieur, regardez-moi toujours comme un disciple et un ami qui combat, sous vous, les ennemis de l’humanité, et qui discute quelques points du plan de campagne que vous avez formé.
Recevez, Monsieur, tous mes remercîments des
- ↑ Cette lettre fut écrite à la demande de Voltaire pour servir