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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/498

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CORRESPONDANCE GÉNÉRALE.


ne pas prendre un parti décisif sur cet objet, sans avoir eu une conversation avec moi. Je compte aller demain à Versailles à onze heures ; mais si vous n’axez que demain à me donner, je sacrifierai ce voyage, quelque plaisir que j’aie à voir M. Turgot. Donnez-moi, je vous supplie, vos ordres, et comptez sur mon inviolable dévouement [1].

LE MARQUIS DE CONDORCET.
Rue Louis-le-Grand.


7. CONDORCET AU COMTE DE MAUREPAS.


Octobre 1776.


Vos anciennes bontés pour moi, Monsieur le Comte, me font espérer que vous me pardonnerez de m’adresser directement à vous. M. Turgot, qui connaissait mon peu de fortune et qui voulait me mettre à portée de me fixer à Paris, où son amitié pour moi lui faisait croire que je pourrais me rendre utile, m’a donné une place d’inspecteur des monnaies, avec cinq mille francs d’appointements et un logement. Je viens d’apprendre que le contrôle général est partagé entre M. Taboureau et M. Necker ; mais j’ignore dans quel département la place que j’ai se trouvera. J’ai prononcé trop hautement mon opinion sur les ouvrages de M. Necker et sur sa personne, pour que je puisse garder une place qui dépendrait de lui. Je serais fâché d'être dépouillé, et encore plus d’être épargné par un homme dont j’ai dit ce que j’ai dit de M. Necker. Daignez donc, je vous prie, M. le Comte, si vous conservez encore

  1. Voltaire avait voulu que l’on consultât Élie de Beaumont et Target ; il s’en repentit ensuite. Voyez sa lettre du 4 mai, p. 80.