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CORRESPONDANCE GÉNÉRALE.

Agréez, je vous supplie, Monsieur, les assurances de mon inviolable attachement.

Signé : DE CONDORCET.


30. AU ROI DE POLOGNE.


17 avril 1791.


SIRE,

Les preuves multipliées que Votre Majesté a données de son zèle éclairé pour tous les intérêts de l’humanité, ne me permettent pas de douter qu’elle ne reçoive avec bonté l’ouvrage que je prends la liberté de lui offrir.

Les avantages qui résultent pour le commerce de l’établissement d’une mesure universelle, invariable, offrant partout des divisions correspondantes à l’échelle arithmétique ; la communication plus facile entre les différents peuples qui en serait la suite, ne sont pas, aux yeux de Votre Majesté, le seul bien que cette grande opération puisse produire. Elle en verra naître un plus important encore, une égalité plus grande entre les différentes classes, un moyen de placer au même niveau, dans un très-grand nombre de transactions de la vie commune, l’homme qui a pu recevoir une éducation, et celui dont le soin de sa subsistance a occupé l’existence entière. Ce dernier genre d’utilité doit surtout frapper un roi qui, placé dans un pays on d’anciens préjugés ont partagé l’espèce humaine en deux races d’hommes différentes, n’a rien négligé pour affaiblir cette distinc-