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LETTRE


putations semblables, hasardées contre le même écrivain : toutes étaient fausses. On a cru longtemps qu’il n’y avait d’historiens exacts que ceux qui écrivaient pesamment, et qu’il n’y avait que les sots quieussent du bon sens.

UN ERMITE DE LA FORÊT DE SÉNART.


Lundi, 9 juin 1777[1].


AUX MÊMES.


Messieurs,

Il a déjà paru dans vos feuilles trois lettres oîi l’on parle de moi. Il y aurait de quoi me donner de l’amour-propre, si, à mon âge, on pouvait avoir encore de l’amour-propre.

Je dois des excuses à M. Propatria, et je conviens de mon peu de pénétration. Je ne m’étais pas aperçu que, pour nous accoutumer peu à peu à entendre parler de choses utiles, il commençait par ne nous annoncer que des choses frivoles : à peu près comme M. Comus, qui a commencé par des tours de gobelets, et qui finit par des expériences de physique.

Je ne sais point d’ailleurs pourquoi il se moque de moi, parce que je ne propose point de moyen pour détruire l’esclavage des nègres. Les Anglo-Américains n’ont-ils pas trouvé et employé ce moyen ? Ils ont défendu l’importation des nègres : que veut-

  1. Journal de Paris, n° 160.