principes sur lesquels il est fondé, et de la nature
des vérités auxquelles il conduit. Nous distinguerons,
dans ces vérités, ce qui est une proposition mathématique, un résultat du calcul, de ce qu’on peut
regarder comme une vérité réelle. Nous prouverons
que le motif de croire à ces vérités réelles, auxquelles
conduit le calcul des probabilités, ne diffère de celui
qui nous détermine dans tous nos jugements, dans
toutes nos actions, que parce que le calcul nous a
donné la mesure de ce motif, et que nous cédons,
par l’assentiment éclairé de la raison, à une force
dont nous avons calculé le pouvoir, au lieu de céder
machinalement à une force inconnue.
Nous chercherons quelle est la nature de ce motif, et la manière dont il agit sur nous ; nous montrerons comment il est d’autant plus irrésistible que sa force réelle nous est moins connue, et comment il semble plus faible et toujours accompagné de doutes, lorsque nous sommes parvenus à le mesurer avec quelque exactitude ; car ici, comme dans le reste de la vie, la confiance diminue à mesure que les lumières augmentent ; et elle est moins forte, en même temps qu’elle s’appuie sur une base plus solide. On verra enfin comment les connaissances que nous nommons certaines ne sont réellement que des connaissances fondées sur une très-grande probabilité ; et cependant c’est du sein de cette espèce de phénomène que nous tirerons les véritables preuves de l’absurdité du scepticisme absolu des philosophes de l’antiquité.
De ces connaissances préliminaires nous passerons