taine quantité de blé, alors il se fait entre eux un échange, et l’un donne à l’autre deux mesures de blé, par exemple, pour une mesure de vin.
On peut dire d’abord que ces deux valeurs sont égales dans ce sens, que ces deux mesures de blé ont, pour l’un de ces hommes, la même valeur qu’une mesure de vin pour l’autre.
De plus, si, dans un même lieu, un pareil échange se fait entre un certain nombre d’individus, suivant un tel rapport, ces valeurs sont encore égales, dans ce sens que chacun peut à son gré avoir deux mesures de blé pour une mesure de vin, ou réciproquement.
Voilà donc un rapport de valeur établi entre des quantités déterminées de blé et de vin ; et l’on peut dire, vingt-cinq mesures de vin en valent cinquante de blé, et en conclure que celui qui a cinquante mesures de vin, celui qui a vingt-cinq mesures de vin et cinquante de blé, et celui qui a cent mesures de blé, possèdent des valeurs égales.
Si, dans ces échanges, une même chose est généralement échangée contre toutes les autres, comme, par exemple, si des peuples sauvages échangent des peaux de bêtes contre les denrées dont ils ont besoin, alors cette chose sert de mesure commune aux valeurs, et on l’en appelle le prix. Ainsi le prix d’un couteau, d’une hache, sera pour ces peuples tant de peaux de bêtes ; et dès lors, quand on connaît le prix de deux choses, on connaît aussi leur rapport de valeurs, et on peut faire entrer les valeurs de toutes les choses dans un même calcul, et en tirer