et à plusieurs reprises, et presque tous les jours,
ceux qui ne partageaient pas mes opinions, que ces
moyens étaient les seuls capables de prévenir un
mouvement général, et qu’il fallait, ou enchaîner la
cour et se montrer au peuple avec les moyens et la
volonté de prévenir les trahisons du roi et des ministres, ou se résoudre à prononcer la suspension au
milieu d’une insurrection générale.
J’avais donc fait tout ce qui était en moi pour maintenir la constitution ; il ne nous restait plus qu’à chercher les moyens de la respecter autant qu’il serait possible ; et surtout de n’usurper aucun pouvoir, lorsque la nécessité nous obligerait à sortir des limites de nos fonctions ordinaires. Le plan proposé par plusieurs membres de l’Assemblée, de se borner à la suspension du pouvoir royal, en invitant le peuple à former une Convention nationale, présentait le mode de formation de cette assemblée non comme une loi impérative, mais comme un conseil ; ce plan paraissait réunir la pluralité des suffrages dans le comité chargé de discuter ces objets. Mais un tel décret ne pouvait obtenir le suffrage de l’Assemblée. Le peuple doutait de l’Assemblée, et, malgré mes efforts, malgré ceux de plusieurs autres députés, elle ne faisait rien pour ramener la confiance. Aucune démarche ferme, aucune attaque directe, même contre des ministres au moins suspects, ne calmait le peuple en le rassurant. La manière dont la question qu’on appelait la déchéance du roi, était tantôt repoussée comme une absurdité, tantôt ajournée à un terme prochain, comme une question ordinaire, suiv-