vant l’esprit des députés qui remplissaient alors la salle, suivant l’influence que la force avec laquelle le peuple manifestait son vœu exerçait sur les députés faibles ou incertains ; rien de tout cela n’était propre à inspirer cette confiance en une volonté quelconque, condition nécessaire pour la tranquillité du peuple d’une grande ville. Le décret
sur les déserteurs, le décret sur les représailles
et quelques autres, honoraient de temps en temps
l’Assemblée ; mais l’affaire du général La Fayette
acheva de lui ôter la confiance du peuple. Un appel
nominal parut prouver qu’il y avait quatre cent six
partisans de la cour contre deux cent vingt-quatre
amis de la liberté. Je dis qu’il parut prouver, parce
que la discussion fut mauvaise et tronquée ; parce
que l’on n’entendit parmi ceux qui défendaient le
général que ses plats enthousiastes, et qu’il était difficile aux auditeurs de deviner qu’une très-grande
partie de ceux qui adoptaient les conclusions de ces
orateurs étaient très-éloignés d’en adopter les principes.
Le lendemain de cet appel nominal, la veille du jour pour lequel, si la déchéance du roi n’était pas prononcée, on annonçait d’avance une insurrection, il me fut enfin permis de présenter un rapport [1] où j’exposais les difficultés de la question que l’Assemblée s’était proposé de résoudre, et la nécessité d’une discussion étendue. Je présentai aussi une instruction aux citoyens sur l’exercice du droit
- ↑ Tome X, p. 521 (inédit).