pas. Enfin, la nature n’a pas voulu que les hommes fussent également dispersés sur le territoire qu’ils occupent ; leurs travaux, leurs intérêts, leurs relations sociales les y distribuent avec une inégalité qui est un bien, si c’est le libre concours des volontés particulières qui y préside seul.
II. Les lois qu’on ferait en faveur de la capitale seraient-elles utiles en nuisant aux provinces ? Comme il ne peut être question de prérogatives politiques (la constitution n’en laisse heureusement subsister aucune, mais seulement d’avantages économiques), il suffit de considérer les dépenses que l’on ferait sur le trésor commun, soit pour la subsistance de la capitale, soit pour des établissements avantageux à ceux qui l’habitent.
Or, 1o il est important pour l’empire entier que la ville où s’exercent les pouvoirs communs ne soit jamais troublée par la crainte de manquer de subsistances ; qu’elle ne soit privée d’aucun des moyens qui peuvent assurer la tranquillité de ses habitants, et par conséquent la sécurité et l’indépendance de ceux qui exercent ces pouvoirs. Il est donc évident que l’intérêt général exige ces dépenses, et qu’elles sont utiles à tous, si elles sont réellement nécessaires.
2o La capitale renfermant en plus grand nombre que toute autre ville, des hommes salariés par la nation entière, et ces dépenses étant une partie de leur salaire, puisqu’elles sont faites pour eux, elles doivent être considérées en grande partie comme un remplacement de ces salaires, et même comme une