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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 10.djvu/165

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sur le préjugé, etc.

La diminution de Paris nuirait encore, si elle était trop rapide, à celles des provinces plus éloignées qui fournissent à sa consommation, et dont les denrées seraient obligées de chercher de nouveaux débouchés.

Pour connaître quel doit être à l’avenir le sort de Paris, et si cette ville est exposée à une diminution dont l’intérêt général oblige à prévenir les effets, il faut voir quels étaient ceux qui y consommaient leur revenu ou une partie de leur revenu, et examiner ensuite quels sont ceux qui resteront, et si une grande partie des habitants qui doivent quitter la capitale ne seront pas remplacés.

Les agents du pouvoir exécutif étaient partagés entre Paris et Versailles ; il en était de même de la cour : le roi ne résidait pas à Paris, et il n’y existait pas de corps législatif.

Il faut espérer sans doute que le nombre des agents du pouvoir exécutif sera très-diminué, et leurs revenus encore plus ; que la cour subira de grandes réformes ; mais le roi, la cour seront à Paris au moins une partie de l’année, les agents du pouvoir exécutif y résideront. Les propriétaires riches, même en perdant leurs places à la cour, ne quitteront pas la capitale ; le corps législatif y tiendra ses séances quatre mois de chaque année.

Quoique le roi fût établi à Versailles, les personnes de toutes les provinces qui avaient des affaires à suivre auprès du pouvoir exécutif s’établissaient dans la capitale. Le nombre de ces affaires diminuera sans doute ; mais d’un autre côté les sessions des législatures attireront beaucoup d’habitants des pro-