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de la circulation des subsistances.

colte tombe-t-elle au-dessous du nécessaire, et presque toujours les grains réservés de l’année précédente seraient plus que suffisants.

Mais ces grains ne sont pas répartis avec égalité : tel canton en a une quantité surabondante, tel autre en manque, soit habituellement, parce que la terre y est employée à une autre culture, soit par l’effet de l’intempérie de l’année.

Le blé, même lorsqu’il est cher, a une très-petite valeur par rapport à son poids, et, par conséquent, les frais de transport par terre en augmentent le prix dans une proportion qui ne permet pas de l’employer pour de grandes distances. Ainsi, cet équilibre, cette compensation établie par la nature entre les diverses années et les différents sols, mais qui n’existe que pour un grand pays, pour la France, par exemple, n’offrirait qu’une ressource insuffisante, si l’on était borné à ce seul moyen de transport.

Des communications par eau, multipliées dans l’intérieur, et bien combinées, feront disparaître cet obstacle à une distribution de subsistances constamment égale.

L’assemblée nationale s’occupe de cet objet important ; mais l’effet de ses travaux ne pourra devenir sensible qu’après un certain nombre d’années.

Le transport par mer peut y suppléer pour les départements qui ne sont pas éloignés des côtes, ou qui se trouvent placés le long des rivières navigables ; et c’est une ressource précieuse dont il importe au salut public d’augmenter l’étendue, bien loin de cher-