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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 12.djvu/661

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n’ont qu’un même intérêt.

tante, celle de pouvoir, en dépensant une petite somme pour acquérir un plus haut degré d’industrie, augmenter, dans une proportion très-grande, le prix de son travail ; qu’on diminuerait la masse des travaux, et par conséquent de tous les moyens de subsistance et de bien-être.

La distribution des travaux dans les sociétés policées, leur division, si nécessaire pour le maintien ou l’accroissement soit de la population, soit de la prospérité publique, a pour résultat nécessaire, non qu’il y ait des pauvres, mais qu’une partie des individus emploie ses capitaux pour acquérir une industrie ; non qu’il existe une classe nombreuse d’hommes n’ayant que leurs bras, mais qu’il en existe une n’ayant que leurs bras et une industrie acquise.

Aucun des moyens de placer de petits capitaux n’est aussi avantageux, surtout pour ceux que la nature a favorisés ; et si ces avantages, considérés surtout par rapport aux familles, sont subordonnés au hasard, on peut, par l’établissement des caisses d’économie, les soustraire en grande partie à son empire.

Si tous les hommes plaçaient leurs capitaux en terres ou en rentes, au lieu de les placer en industrie, un plus grand nombre sans doute aurait une propriété ; mais cette propriété serait insuffisante aux besoins de la plupart des individus, ne les dispenserait pas d’un travail alors peu lucratif, et ils seraient réellement moins riches que s’ils n’avaient que de l’industrie.

Voulez-vous que l’agriculture fasse des progrès ?