soin d’une société d’hommes instruits, qui, jugeant sans prévention et loin de tout intérêt particulier, éclaire le gouvernement sur les moyens
qu’on lui propose, et lui montre quel est précisément
le degré d’utilité de ceux qu’il faut
adopter, et jusqu’à quel point on en peut espérer
le succès. Enfin, il n’y a qu’une compagnie
savante qui puisse exécuter ces grands travaux,
dont les détails et les dépenses sont au-dessus
des forces d’un homme et de la fortune des particuliers.
C’est pour remplir tous ces objets d’utilité publique, qu’en 1666, Colbert rassembla Carcavi, Huyghens, Roberval, Frénicle, Auzout, Picard et Buhot, mathématiciens ; Cureau de la Chambre, de l’Académie française, et Perrault, physiciens ; Duclos et Bourdelin, chimistes ; Pecquet et Gayant, anatomistes ; et Marchand, botaniste. Il marqua les jours de leurs assemblées, sans les soumettre à aucun autre règlement. Duhamel, qui faisait les fonctions de secrétaire, fut chargé de tenir registre de tout ce qui s’y passerait, et d’écrire l’histoire des travaux des académiciens. Il l’écrivit d’abord en latin, et elle fut alors publiée à part : Fontenelle l’a refondue et