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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/16

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IV
AVERTISSEMENT.


imprimée depuis, avec dix volumes de mémoires.

La protection de Colbert, et les voyages qu’il ordonna pour le perfectionnement de l’astronomie et de la géographie, soutinrent l’Académie jusqu’à la mort de ce ministre en 1685. Huyghens et Roëmer avaient quitté la France dès 1681 : l’abbé Picard n’était plus ; et quoique Cassini pût tenir lieu des deux derniers ; quoique ses plus grands travaux appartinssent au temps de l’ancienne Académie, cette société parut languir jusqu’en 1699, que l’abbé Bignon fit agréer au ministre un règlement [1] qui donnait à l’Académie une forme nouvelle. C’est sous cette forme qu’elle a subsisté jusqu’ici, avec quelques légers changements demandés par le corps, et ayant pour but d’y établir plus d’égalité, plus de liberté. Le duc d’Orléans, régent du royaume, avait projeté un changement d’une autre espèce : il voulait donner à l’Académie un président perpétuel. Ce prince, à qui son génie, son expérience et l’étendue de ses connaissances

  1. Faire sentir le ridicule du règlement donné par cet abbé Bignon, pédant sans esprit, qui aurait détruit, s’il avait pu, tout ce que Colbert avait fait de grand pour les sciences.