les plus communes avec finesse, et les plus fines
avec cette simplicité qui les rend plus piquantes.
Les savants, morts avant 1699, n’ont point eu
d’éloges, et cet ouvrage manquait à l’histoire des
sciences. J’ai essayé d’y suppléer ; mais au bout
d’un si long espace de temps, il m’a souvent été
impossible de rien découvrir sur leur vie privée.
Alors j’ai été obligé de borner leur histoire
à une courte notice de ce qu’ils ont fait dans
les sciences. Je dis leur histoire plutôt que leur
éloge ; car on ne doit aux morts que ce qui peut
être utile aux vivants, la vérité et la justice. Cependant, lorsqu’il reste encore des amis et des
enfants que la vérité peut affliger, les égards
deviennent un devoir ; mais au bout d’un siècle,
la vanité peut seule être blessée de la justice
rendue aux morts.
Les détails de l’histoire des sciences sont toujours utiles : outre l’avantage de faire mieux connaître la marche de l’esprit humain, ils ont celui d’inspirer l’amour de la gloire, et de guérir de la présomption, en montrant, dans un même tableau, la grandeur et les fautes des hommes de génie : enfin, ils encouragent le mérite peu brillant, mais utile, qui ne peut prétendre à l'é-