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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/19

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VII
AVERTISSEMENT.


les plus communes avec finesse, et les plus fines avec cette simplicité qui les rend plus piquantes. Les savants, morts avant 1699, n’ont point eu d’éloges, et cet ouvrage manquait à l’histoire des sciences. J’ai essayé d’y suppléer ; mais au bout d’un si long espace de temps, il m’a souvent été impossible de rien découvrir sur leur vie privée. Alors j’ai été obligé de borner leur histoire à une courte notice de ce qu’ils ont fait dans les sciences. Je dis leur histoire plutôt que leur éloge ; car on ne doit aux morts que ce qui peut être utile aux vivants, la vérité et la justice. Cependant, lorsqu’il reste encore des amis et des enfants que la vérité peut affliger, les égards deviennent un devoir ; mais au bout d’un siècle, la vanité peut seule être blessée de la justice rendue aux morts.

Les détails de l’histoire des sciences sont toujours utiles : outre l’avantage de faire mieux connaître la marche de l’esprit humain, ils ont celui d’inspirer l’amour de la gloire, et de guérir de la présomption, en montrant, dans un même tableau, la grandeur et les fautes des hommes de génie : enfin, ils encouragent le mérite peu brillant, mais utile, qui ne peut prétendre à l'é-