réputation d’un philosophe religieux (voyez Moreri
et l’Histoire de l’Académie). On pardonna donc à la
Chambre
[1]
ses opinions en faveur de sa piété, ou peut-être
dut-il au peu de succès de son ouvrage le
bonheur d’échapper à l’envie. Elle avait pour lors de
plus grands objets, Pascal et la mémoire récente de
Descartes.
La Chambre promettait encore un commentaire sur Hippocrate, et une traduction de la physique d’Aristote ; mais il n’a laissé qu’un discours préliminaire, et le premier des huit livres de la physique. C’est, de tous ses ouvrages, le seul qui eût pu garantir son nom de l’oubli.
Cependant il était très-fécond sur toutes sortes de sujets, et l’on a de lui jusqu’à un ouvrage sur la chiromancie, art frivole et dangereux, auquel le siècle dernier, tout éclairé qu’il était, attachait encore de l’importance, et dont aujourd’hui on ne daignerait pas même réfuter les chimères.
Il mourut le 29 novembre 1675, laissant deux enfants, l’un médecin du roi, l’autre curé de Saint-Barthélémy et membre de l’Académie française. Ce bon curé, qui n’avait que deux passions, la littérature et les arts, vendit, en 1693, jusqu’à son cabinet et sa bibliothèque, pour soulager ses paroissiens dans une contagion causée par la disette, et il mourut en leur prodiguant ses soins et ses secours.
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Voir sur la Chambre les Œuvres de Bordeu.